De fumigènes en fumigènes.
Choc de simplification, redressement productif, gouvernement de combat : On savait le président blagueur mais on ignorait qu’il était capable de confondre ses rêves et la réalité que vit l’ensemble des citoyens.
Avec Fillon, Matignon était à l’Elysée. Avec Ayrault chaque ministre se partageait le pouvoir Elyséen. Avec Valls, l’Elysée est à Matignon. Ainsi le président de la République disposera de plus de temps pour préparer sa prochaine campagne présidentielle, tâte le cul des vaches au salon de agriculture et inaugurer les chrysanthèmes à toutes les commémorations.
Encore faudra-t-il que le Premier ministre parvienne à faire crapahuter au pas son équipe ”de combat”. Les objectifs sont nobles, mais cadencer dans les gravillons les talons aiguilles de madame Royale avec des godillots en langue de bois de Monsieur Sapin, les s(c)andales de l’indépendantiste Tobira (1) ou les Berlutti ”made in France” du ministre Montebourg relève de l’impossible. Les experts se perdent déjà en conjectures pour savoir si cette ambition ne serait pas plus complexe que de trouver les 50-60 milliards qui font défaut à la France.
L’image d’une équipe soudée, disciplinée, (mdr) a reçu son premier coup de couac avec les ministres Fabius et Montebourg qui se disputent le bout de gras du Commerce extérieur pour quelques dizaines de billets d’avion.
Il faudra demain chercher l’intrus (Rebsamen) entre l’ancien et le nouveau trombinoscope gouvernemental.
Le président pourra tranquillement réviser l’histoire politique de la France, particulièrement l’épisode Giscard-Chirac où le Premier ministre avait remis la démission de son gouvernement en 1976 (après deux ans de fonction) pour préparer sa candidature à l’élection présidentielle. C’est finalement Mitterrand qui avait raflé la mise en 1981...
La plantureuse Duflot a préféré la liberté à l’obéissance pour revenir à sa vraie nature et viser un succès aux européennes. Peut-être est-elle extra-lucide pour croire que le succès aux européennes ne se jouera que dans une opposition au gouvernement en place. Elle pense qu’un gros score aux européennes lui permettra de renforcer sa ligne et sa domination sur l’appareil écologiste lors des régionales de 2015 avec, en ligne de mire, sa candidature unique aux présidentielles de 2017.
Elle n’imagine pas un instant que sa simple suffisance pourrait s’avachir sur un amoncèlement de peaux de bananes savamment disposé par ses frères et soeurs écologistes, d’autant plus durement que les électeurs des municipales vont avoir tendance, lors des européennes, à exprimer plus fortement leurs messages de rejet pour s’adapter à la surdité présidentielle.
Le ”changement” de gouvernement va être, une fois de plus, interprété comme une diversion, un écran de fumée pour faire oublier la débâcle électorale et, entre autres, l’envoi de missiles sur Sarkozy et Coppé juste avant le premier tour, ainsi que les consignes de vote sectaires d’un Premier ministre invitant la gauche à voter à droite pour contrer les électeurs du FN. C’est beau la démocratie !
Il semble que la technique des fumigènes ne fonctionne plus pour traverser tranquillement la mandature, et ce ne sont pas les résultats catastrophiques prévisibles qui changeront quoi que ce soit, avec ou sans Valls, dans la dégradation économique et sociale de la France.
Cerise sur le gâteau, la nomination de Madame Lebranchu à la ”décentralisation”, annonciatrice d’une réduction du nombre des élus territoriaux, des portefeuilles et des mille feuilles garnis ne va rien arranger . A moins qu’il ne s’agisse encore d’une blague, d’un autre ”coup” du père François.
PS : Etrange cette méthode de ne pas annoncer les ministres d’Etat ! Cela cache-t-il quelque chose que l’on préfère annoncer plus tard ?
(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Christiane_Taubira
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